WIND OF CHANGE ◮ « we know that major tom's junkie »

London calling to the underworld

J'accuse les demoiselles qui, à la tombée de la nuit, exhibent négligemment leurs jambes sur les trottoirs. J'accuse ces jeunes hommes ayant un cocktail molotov dans l'âme, sans limite, fracturant des mâchoires dans des rixes — parfum whisky. J'accuse cette débauche qui ne semble jamais mourir : gémissante derrière les portes des chambres d'hôtel, presque visible malgré la buée qui se forme dans les voitures, indécente dans les ruelles noires, sauvage dans les bordels. J'accuse ce rêve anglais où l'orgasme et l'ivresse se font des meetings, ne se lassant pas de se côtoyer. Décadence, mère de ces londoniens poussant le vice du nirvana dans ses derniers retranchements pour vivre et non survivre : je ressens ton effet délétère qui me mord le cou, glisse une main salace le long de mon corps et me tire finalement par le chandail pour me traîner dans ces soirées sulfureuses. J'accuse ce plaisir coupable qui me donne envie de commettre des offenses, berçant mes reins contre d'autres, égarant dans mes veines vodka et rhum, abreuvant mes poumons de clopes. Honte à toi d'avoir jeté mon âme dans Londres, où l'existence semble être un billet de banque que l'on brûle avec un sourire. J'ai essayé de fuir ces murs, ce bitume dans mes quelques instants de lucidité : mais la ville, sirène obscène, me retient de son chant alcoolique. J'accuse d'accuser — je m'accuse d'aimer ce vent de folie qui me change.