Black-Versailles

Château de Versailles, Janvier 1706 sous le règne de Louis XIV

Depuis plus d'un an, les campagnes contre la guerre de succession de l'Espagne font rage. Le roi venait de passer près d'un an à contrer les plans de son adversaire qui planifiait une invasion de la France par la Moselle. Il avait heureusement eu recours à une aide extérieur et s'en était vu bien choyé. Pourtant, il se doutait bien que la paix était encore bien loin d'être acquise. Réfugié dans ses appartements, à la recherche d'un moyen d'éviter une nouvelle guerre au sein de son empire. Il se devait d'épargner à son peuple les misères d'une guerre sans fin.

Un coup discret à la porte lui indiqua que le repas du soir était fin prêt. Laissant de côté ses occupations, il s'offrit ainsi une heure de simple plaisir, profitant de ses invités à souhait autour de la grande table à manger. Finalement, bien repu par l'excellent repas qu'il venait d'avaler, il s'affaissa au dos de sa chaise en soupirant doucement. Mais il n'eut guère le loisir de se reposer, puisqu'un domestique fit son apparition, suivi d'un messager venu de loin.

Il s'enferma dans ses appartements avec le nouveau venu, cherchant la discrétion. Il parcourut rapidement des yeux le message qu'il venait de recevoir, laissant un air inquiet faire son apparition au fur et à mesure qu'il poursuivait sa lecture. Une fois terminé, il déposa la lettre devant lui avant de renvoyer le message d'un signe de main en prenant soin d'indiquer à un domestique de lui servir à manger. Une fois complètement seul, il ferma les yeux en s'appuyant contre le dossier de son fauteuil, relisant en pensée le contenu de la lettre.

Mon cher Louis,

Cette missive est pour vous informer que c'est avec un grand regret que j'ai eu vent de ce qui se prépare en Espagne. J'ai bien peur que la guerre ne soit inévitable. Je connais vos positions et je les respecte, mais sachez que si vous tenez à demeurer sur le trône, vous devrez sans aucun doute livrer bataille. Les pertes seront peut-être énormes, mais elles valent beaucoup mieux que votre place. Nous devons sans contredit défaire le Duc de Marlborough avant qu'il ne soit trop tard.

J'attends avec impatience une réponse de votre part et vous transmet de même ma gratitude.

Tout était inévitable à présent. Il devait faire front, apposer sa présence dans cette guerre. Mais il fallait sans contredit, éviter les pertes humaines et surtout tenir cette guerre loin de ce château. Et pour l'instant, éviter de semer la panique au sein du peuple. Cette guerre qui approchait devait rester secrète, du moins pour le moment.

Pendant ce temps, la vie au château poursuit son cours. Duc et duchesse, nobles de la haute société, tous se succèdent dans les couloirs de Versailles, cherchant l'instant où ils pourront apercevoir le roi. Les domestiques ne sont pas en restent non plus. On peut les voir s’affairer ici et là, tentant de combler chaque petit caprice de ces nobles. Mais qu'adviendrait-il de cette paisible vie si jamais le secret de cette guerre venait à percer son chemin auprès de tous ces gens ? Est-ce que les esprits s'embrouilleraient ? Serait-ce la panique générale au sein du château ? C'est à vous de choisir le destin réservé à Versailles !